mardi 31 mai 2011

LE MONDE BASCULE-T-IL DANS LE FASCISME ?




Le monde aurait-il basculé dans le fascisme, un facisme larvaire, insinuant, déguisé, diabolique en tout cas ?

Les affaires de libération démocratique des pays arabes, la chute de DSK, les révélations diverses d’une presse malade, mais aussi les assemblées spontanées de revendication à Madrid ou Athènes, les suicides des travailleurs en souffrance n’ont pas l’air d’avoir le moindre point commun : et tout d’un coup, moi pourtant je dis que si, je me dis que ces sursauts annoncent un appel d’air pur, que ces affaires nauséabondes sont aussi le signe que trop, c’est trop.

Oh, je sais bien que la télé et la radio ramènent chaque soir dans les foyers des Français (devenus des cerveaux-caddies) des esprits forts – toujours les mêmes, privilégiés et donneurs de leçon à coups de larges gratifications  – qui savent, eux, que tel propos est "raciste", tel individu est "malade", et qui se décernent à bon compte des certificats de démocrates, d’incorruptibles, de Saint-Just des années 2000 sans jamais se regarder eux-mêmes. La paille et la poutre. Les “commentateurs” sont ainsi devenus des procureurs et cela fait froid dans le dos.

Ces gens-là ne savent pas ce qu’est la vie quotidienne d’un chômeur, l’attente d’un malade dans un Samu, la souffrance d’un employé sommé de se réveiller à grands coups de séminaires débiles en clamant que la journée sera belle grâce à son entreprise. J’exagère ? Allez voir dans les séminaires obligés, allez discuter avec ceux qui s’engraissent en promettant aux patrons de mettre leur personnel en rangs. On les appelle des coachs, ce ne sont que des gourous, des dircabs, des charlatans, des démagogues. Ils n’ont pas lu Mein Kampf mais ils le citent en permanence sans le savoir.



Ces gens-là ne savent pas le mal fait aux femmes par des prédateurs ricanants et impunis, ces gens-là ne savent pas que la "transparence" dont ils se targuent pour les autres est nuisible à la démocratie et aboutit rien moins, tôt ou tard, qu’à un totalitarisme proche du fascisme intégral révélé par les termes d’endoctrinement (même publicitaire), de fascination, d’anathèmes et autres ricanements contre tout ce qui ressemble à la vie privée, au sacré, aux valeurs humaines.

Il est urgent, très urgent, d’entrer en Résistance.

Michel HUVET




vendredi 27 mai 2011

DIJON ET LE FOOT : FOUTAISES !

Tout ça pour ca ?


Dans une ville comme Dijon, où l’information est muselée et contrôlée, une voix pourrait-elle s’élever contre l’euphorie ambiante et fabriquée – sept pages dans le quotidien local ! – concernant l’accession du club de football DFCO en Ligue 1 ?

Car enfin, la belle affaire que les footeux gagnent plus d’argent, que les trafics en tout genre prolifèrent autour d’un sport professionnel qui n’a plus de sportif que le nom, la belle affaire qu’il faille à la Ville dépenser sans compter pour agrandir les tribunes, mobiliser les forces de l’ordre, pondre des arrêtés pour prévenir la délinquance et l’ivrognerie, tenter d’endiguer les excès des clubs de supporters qui ne manqueront pas de s’opposer à moyen terme.

Et puis, on nous avait dit, souvenons-nous, que la Ville ne pouvait se permettre d’accueillir le sommet mondial des universités : les travaux du tram, la mobilisation des forces de l’ordre pour contenir les défilés étaient d’avance exclus, qu’on se le dise. Et puis voilà que, pour le football, rien que pour le football, on trouve les moyens de faire tout cela, avec d’autres risques que ceux qui devaient entourer, deux jours durant seulement et pas une année entière, le G-8 universitaire.

Deux poids, deux mesures. Pour que les Dijonnais aient "du pain et des jeux", on va prendre sur leurs impôts pour payer grassement des pousseurs de ballon trop payés par le biais de subventions plus ou moins déguisées.

Au détriment, sans doute, de l’université, de la vie culturelle, de la médiathèque toujours promise et jamais réalisée, des associations qui pleurent trois sous et des autres équipes sportives qui sont plus discrètes mais génèrent peut-être bien plus de lien social que les footeux.

Michel HUVET


lundi 23 mai 2011

TALANT : DES "NOUVELLES" DE TALENT




Il est dommage que la presse, tout occupée qu’elle soit désormais par la peopolisation de l’information, néglige tout ce qui fait la richesse du lien social et que la loi de proximité, si importante en terme d’information régionale, ne soit plus en vigueur.

Car enfin, un prix comme celui dit "de la Nouvelle" qui a lieu depuis vingt ans à Talant, quatrième ville de Côte-d’Or, ne mérite pas l’indifférence médiatique dans laquelle il est tenu. Gilbert Menut, le maire et conseiller général de cette grande ville de l’agglomération dijonnaise, pourrait s’en émouvoir à bon droit, lui qui a su maintenir ce prix qui voit aujourd’hui faire rayonner le nom de sa ville dans l’Europe de l’ouest, lui qui a su ouvrir le concours aux lecteurs de sa Bibliothèque (bien nommée "Henri-Vincenot") pour un prix original.



Mais au fond, peu importe. Ceux qui étaient là en ce soir de remise des prix dans la salle Gabin du Centre Brassens, n’ont pas regretté leur déplacement, ni les personnes qu’ils ont pu y rencontrer. Notamment les deux lauréats, Bernard Bacherot pour le prix de la Ville de Talant, et Laurence Marconi pour le prix des Lecteurs. Le premier, auteur d’une nouvelle d’une parfaire maîtrise d’écriture, Effleurer tout simplement, offrant une histoire initiatique et très intérieure, est aussi conteur professionnel bien connu de la région dijonnaise et il a ainsi captivé l’auditoire en lisant lui-même cette nouvelle … et celle de sa consoeur, Le Passé disloqué, belle et bouleversante histoire de Giuseppe qui lance à la brocante de sa ville toscane les souvenirs de son existence et y perdra in fine la vie.

Tous ceux qui croient encore au lien social et culturel que créent encore la lecture, l’écriture et le partage qu’ils entraînent, demanderont vite à la ville de Talant et sa bibliothèque les petites brochures imprimées de ces textes originaux qui, si on sait lire entre les signes, font plus pour améliorer le quotidien que tous les marchandages qui font aujourd’hui gesticuler une société déboussolée.

Michel HUVET


lundi 16 mai 2011

QUAND DIJON JUGE ZOLA "MATÉRIALISTE"




Dijon est une ville dite "d’art et d’histoire". L’art, c’est vrai, est engouffré dans ses musées et palais. L’histoire est, elle, un peu occultée, nul enseignement n’étant plus donné sur sa fabuleuse aventure avec les grands ducs d’Occident. On s’y fait.

Dans cette ville, où la place Saint-Bernard déjà montre une plaque où il est écrit du rénovateur de Cîteaux qu’il est “homme d’État” (sic), voilà une autre plaque qui surprend et étonne. Il s’agit d’Émile Zola, illustre dreyfusard s’il en fut, à qui la ville donna, à sa mort, son nom à la place du Morimont, célèbre à Dijon pour avoir été celle où était installée la guillotine aux temps de la Terreur.

Eh ! bien, la plaque révélant le nom de la place nous dit : "Emile Zola, grand romancier français aux idées matérialistes". Les bras nous en tombent ! On pourrait à la rigueur parler d’un romancier "naturaliste", puisque tel est le mouvement littéraire don’t il fut l’unique représentant, mais je voudrais que le maire de l’époque m’explique en quoi les idées très sociales de Zola pourraient être plus "matérialistes" que celles de bien d’autres romanciers illustres.



On a pourtant, à Dijon, une tendresse pour Zola parce qu’il eut deux enfants avec sa chère maîtresse Jeanne Rozerot, bourguignonne de naissance. Et leur correspondance laisse instatisfait bien des exégètes de l’auteur des Rougon-Macquart puisque seules les lettres d’Emile ont été conservées et que celles de Jeanne ont disparu … Voici ce qu’en dit le principal connaisseur de Zola, Henri Mitterand (un seul "r", lui), professeur émérite à la Sorbonne et … morvandiau-bourguignon tout aussi émérite :

"Mise à part la mort des protagonistes, c’est peut-être l’aspect le plus triste de l’histoire qu’ils ont vécue : ce silence et cette absence de Jeanne, cette ignorance dans laquelle elle a laissé la postérité – volontairement – ? – sur son propre profil sentimental, amoureux, maternel, sur la manière dont elle a ressenti son privilège, les satisfactions et les servitudes qui lui étaient associées. Comme on aimerait la mieux connaître, la suivre, même fragmentairement, dans l’humble et pourtant extraordinaire destinée qui a été la sienne, et dont les auteurs évoquent les préludes : celle d’une figure féminine, qui, venue de l’anonymat provincial et populaire, entrée par hasard dans la vie du plus grand romancier de l’époque, a subitement incarné à ses yeux ses plus séduisantes héroïnes antérieures et nourri de son corps et de son âme toutes les héroïnes de l’oeuvre  à venir".

Michel HUVET







jeudi 12 mai 2011

PRÉSIDENTIELLES 2012 : COMME EN 1981 ?





Comme en 1981 ? Certains le pensent et le disent. 

Or que s’était-il passé en 1981 pour que François Mitterrand finisse par l’emporter avec plus de 52% des voix ? Il y avait eu – Giscard, lui, ne l’a jamais oublié – un certain Jacques Chirac, alors patron du RPR, qui avait laissé la liberté de choix à ses troupes au second tour… ce qui équivalait à faire chuter Giscard. CDFD.



Alors en 2011 ? La même situation serait effectivement possible quand on voit naître un grand parti du Centre : cette fois, ce ne sera pas Bayrou mais Borloo. Au profit de qui ? Du socialiste capable de regrouper les Verts, la gauche de la gauche (au moins une partie) et la moitié du Centre. Faisable pour Strauss-Kahn (un peu), et pour Hollande (beaucoup). Quant à Borloo, aura-t-il alors le culot de Chirac ?

À Dijon l’autre jour, François Hollande s’est retrouvé bien entouré : il paraît aller de soi que François Rebsamen – ancien n°2 de l’ancien n°1 Hollande – a envoyé au feu de l’engagement clair dans le camp Hollande deux de ses proches, à savoir Laurent Grandguillaume (adjoint au maire et conseiller général) et Michel Neugnot, indéboulonnable “patron” local du PS et de surcroît vice-président du conseil régional.

Seule grosse différence avec 1981 : cette année-là, François Mitterrand avait subtilement réussi à unifier ce qu’il appelait "le peuple de gauche", tandis qu’à ce jour les socialistes sont loin d’avoir un candidat qui fasse l’unanimité de son propre camp, y compris chez les alliés Verts ou radicaux.  Hollande a choisi de la jouer "président normal" face à un sortant qu’il juge “anormal, extravagant et bling-bling”. Strauss-Kahn, lui, ne dit rien. Chacun sa stratégie.

Et pendant ce temps-là, Sarko la joue "people" – l’annonce d’un futur héritier du trône lui a fait regagner 5 points dans les sondages –, laissant d’ailleurs volontairement ses proches se quereller sur sa lepénisation.

Relisons La Fontaine : les loups restent souvent moins malins que les renards.

Michel HUVET


mardi 10 mai 2011

MITTERRAND : SANS OUBLIER LA FAMILLE GOUZE




Mitterrand au pouvoir : un tremblement de terre. Quelques jours avant le 10 mai, dans les cafés de la place Colette à Paris, j’entendais téléphoner des hommes d’affaires qui sentaient venir la "catastrophe" et combien il fallait "prendre des dispositions au cas où". Climat de peur à droite. Au lendemain du 10 mai, d’ailleurs, on fut fouillé dans les trains, des capitaux pouvant avoir trouvé refuge dans nos valises et fuir un pays "aux mains des communistes", disait-on.

La preuve. Débarquant dans ces jours-là à Mayence en RFA, la ville jumelle de Dijon, je fus littéralement happé  par des amis qui me traînèrent dans les studios de la Sudwestfunk pour être l’invité exceptionnel de l’émission européenne Vierländereck : on me bombarda de questions sur l’état de la France au lendemain du 10 mai, sur les communistes au pouvoir – il faut dire qu’en RFA les communistes étaient interdits d’emplois publics –, sur la vie quotidienne dans mon pays après l’avènement de l’union de la gauche !



Panique aussi dans les journaux de droite comme l’était alors le Bien Public. Un collègue et moi, dans ce journal, avions simplement placé, le 11 mai au matin, une rose dans un petit vase sur chacun de nos bureaux mitoyens. Convocation immédiate à la direction nous demandant, sous peine de sanction, de retirer ces horribles symboles qui déshonoraient le vice-doyen de la presse française.

Enfin, il me semble utile de rappeler que c’est à la famille Gouze, bourguignonne, que François Mitterrand dût de passer de la droite à la gauche, de Vichy à Londres si l’on peut dire. Par son mariage avec Danielle Gouze, le futur président de la République découvrit l’engagement résistant au sein de cette famille de tradition radicale et laïque. Danielle Mitterrand, qui vouait un culte à son frère aîné Roger Gouze – qui devint directeur de l’Alliance française, écrivain et mémorialiste –, entraîna ainsi son mari dans la mouvance de cette gauche dont il allait faire son miel et l’associa à ce qui est toujours une tradition familiale à Cluny : la montée de la roche de Solutré chaque lundi de Pentecôte.

Dernier souvenir. François Mitterrand, trois mois avant sa mort, roi déchu et bien malade, s’en vint incognito visiter le musée des beaux-arts de Dijon. Quelles oeuvres voulait-il contempler une dernière fois ? À quels souvenirs était-il attaché dans cette ville qu’il aima beaucoup ?

Ce restera son secret.

Michel HUVET


lundi 9 mai 2011

SOMMET MONDIAL UNIVERSITAIRE : DIJON RATE UNE PLUS-VALUE




On sait maintenant où a eu lieu le très “bourguignon” sommet mondial des universités : à Paris. Balade en bateau-mouche avec passage au pied de la Tour Eiffel (signée d’un Dijonnais), dîner de gala au muséum (du bourguignon Buffon), séances de travail à la Sorbonne et au Collège de France.

On sait que le maire de Dijon, dix jours à peine avant l’événement, a jugé bon de demander à l’État, en l’occurrence Matignon, de bien vouloir annuler le sommet mondial organisé à Dijon par les universités de Bourgogne et de Franche-Comté au prétexte que ce genre de “G-20” attire souvent (tel fut le cas, dit-on à Turin) des “black-blocs”  qui cassent, pillent et vocifèrent. Et comme Dijon est une ville déjà assiégée par … les travaux du tram, on comprend que le maire ait eu le souci de préserver ce qui reste dans sa ville de commerces prospères et de rues historiques.

Là, il s’agissait pour le contre-sommet – qui a, lui, bien eu lieu à Dijon – de dénoncer la mondialisation des universités, c’est-à-dire la “marchandisation des savoirs”, pouah ! Inquiétude qu’on peut comprendre uniquement en France où l’on confond souvent privatisation et autonomie. Or, la présidente de l’université de Bourgogne a bien précisé – et avec elle tous les recteurs et présidents réunis à Paris – que « la CPU et le PRES Bourgogne Franche-Comté ont voulu que ce sommet soit ouvert à des représentants issus d’une quarantaine de pays, bien au-delà des pays du G20, parmi lesquels des pays du Maghreb, d’Afrique sub-saharienne, d’Asie, d’Amérique du Sud, ou d’Europe de l’Est. La thématique centrale est le développement durable depuis le premier sommet tenu à Sapporo au Japon. »

Reste une inconnue politique : pourquoi le maire de Dijon a-t-il attendu le dernier moment pour annuler un sommet mondial du savoir prévu depuis un an et qui eut apporté une plus-value incontestable à la ville ? « Il préfère le football », a murmuré une voix opposante. On ne le croit évidemment pas, mais alors, quoi ? « Peut-être que la campagne présidentielle est déjà commencée et que le maire PS ne voulait pas être caution du président Sarkozy, patron du G-20 cette année » a suggéré une autre voix.

Mais cela, on ne saurait y croire.

Michel HUVET




vendredi 6 mai 2011

BOURGOGNE : LA PRESSE EN ÉBULLITION


Photo DijOnscOpe 



C’est un euphénisme de dire que je m’amuse beaucoup, en ce moment, de voir dans quelle marmite nauséabonde est tombée la presse locale et régionale. Ce qui m’amuse le plus – et je l’ai déjà dénoncé ici (voir dans ce blog) – c’est le fait qu’on ait attendu si longtemps pour s’apercevoir que quelquechose ne tournait plus rond au royaume de l’information.

Devant l’arbre de la liberté de la presse – c’est bon, parfois, de se prendre pour Victor Hugo, mais lui était en exil –, on a donc décidé de se venger de celui qui avait parlé de "débarrasser Dijon de la presse de caniveau" en créant une sorte de conseil de surveillance de la liberté d’informer. Même si je suis bien placé pour savoir que ce dont on s’aperçoit aujourd’hui n’est pas nouveau – il faudra bien un jour que je dise tout, tout –, je reconnais que les temps qui courent sont bien tristes.

Les manoeuvres sont les mêmes qu’autrefois mais sans soute plus voyantes (intrusion nocturne et vols d’ordinateurs dans les bureaux d’un journal internautique, licenciements abusifs sous de faux prétextes, pressions sur les annonceurs) et il est temps de dire aussi bien J’accuse que Ça suffit.

En fait, tout cela tient dans la main, et le pouvoir, de quelques hommes de main. Des apparatchiks et des comploteurs. Des éminences grises et des donneurs d’argent. Pas nombreux, mais puissants par leurs arguments financiers et leurs promesses de soutien. Bref, un réseau de quelques manants ayant fait main basse sur une ville qui ne s’y attendait pas et n’a pas encore compris ce qui lui arrive.

Alors, la suite ? Ma décapitation place Emile-Zola devant la foule vociférante ? C’est déjà fait, au moins symboliquement ! J’ai payé le prix fort, dans tous les sens du terme. Mais je suis resté un journaliste libre et indépendant. Et ça, ça n’a pas de prix.

Michel HUVET


mardi 3 mai 2011

JEAN-PAUL II : INVINCIBLE




Est-il temps encore de dire ce que le monde doit à celui que le pape Benoît XVI vient de proclamer bienheureux, Jean-Paul II ? De dire qu’avoir rencontré un tel saint a bousculé la vie de millions de personnes ? De dire que la face du monde a été grandement changée grâce à cette force spirituelle et à ce courage d’homme hors du commun ?

Il est d’ailleurs curieux de voir que si l’Église fait aujourd’hui encore ricaner tant d’esprits forts, Jean-Paul II, lui, ne fait ricaner personne. Inconsciemment, l’humanité dispersée dans le monde sait qu’elle doit quelque chose à cet homme-là, à ce Polonais invincible dont la croix brandie sous toutes les latitudes a fait s’agenouiller tant de prétentions.

Un million d’entre eux, venus des cinq continents, ont accepté des voyages épuisants et des nuits sans sommeil sur le bitume des trottoirs romains pour quoi sinon pour être là, croyants ou incroyants, mais pour tous "avec lui, pour le retrouver quelque peu, parce que chacun sait bien qu’il manque terriblement à ce monde.



Il ne manque pas aux chrétiens qui, eux, savent depuis 1978 qu’un des plus grands saints de l’histoire était avec eux et parmi eux. Ceux qui l’ont cotoyé, qui ont pu un jour prier avec lui, qui ont été guéris par lui de tous les maux de l’homme moderne, ceux qui l’ont approché ou l’ont écouté, savent qu’en eux s’est produit un déclic qui a tout changé.

Ce déclic porte un nom : Jésus, le Christ. C’est en son nom qu’il a parcouru le monde et souffert une sorte de "passion". C’est lui et lui seul qu’il a montré aux foules et c’est ainsi qu’il a réintroduit l’Église et sa parole dans la vie du monde.

Michel HUVET