mardi 17 février 2015

CÔTE-D'OR : 23 CANTONS EN JACHÈRE



Les voilà tous inscrits. Des binômes pour le moment unis qui se déchireront, mais si, sitôt l’assemblée départementale réunie. Un homme et une femme, en principe du même parti ou de la même tendance sur 23 cantons enfin redécoupés en terme de population et qui sont en jachère depuis belle lurette. Ce qui fera 46 élus. Premier point.

Là dedans, comment les électeurs vont-ils s’y retrouver, eux qui ne savent pas encore, ou si mal, ou pas du tout, que Mirebeau est dans le canton de Saint-Apollinaire ou que Saulieu est dans le canton de Semur ? Ceux de Dijon, qui ne savent même pas qui est leur actuel conseiller général, vont avoir à apprendre que d’une rue à l’autre du centre-ville on peut être de trois nouveaux cantons différents ! Second point.


Semur et Dijon 5, par exemple

Il n’empêche que tous ces candidats y croient dur comme fer. Et d’abord ceux du FN, qui se présentent dans chacun des nouveaux cantons, histoire de semer une belle pagaille dans les petits comptes entre amis. Voyez le canton de Semur où le président sortant François Sauvadet – qui a la chance d’être associé à la très compétente et très battante Martine Eap-Dupin – va quand même trouver sur sa route des socialistes très déterminés (Christine Beccavin et Laurent Viette) mais surtout des FN prêts à tout (Aurélie Clerc et Bernard Bonoron) et l’inattendu ancien maire de Semur Philippe Guyennot qui a demandé à Marie-Andrée Coquille de le suivre “sans étiquette” dans l’aventure. Second tour à peu près certain et … délicat.

Voyons les autres. Non sans observer préalablement que le Front de gauche a multiplié les candidatures, histoire de perturber le jeu déjà très difficile des “forces de progrès” (PS et alliés), même et surtout à Dijon et dans l’agglomération où les amis de François Rebsamen ont même perdu en route et dans plusieurs cantons déjà chauds – encore que ce soit de la stratégie osée de la part de François Desseille – leurs amis du Modem bayrouiste. Exemple Dijon 5 où Colette Popard et Christophe Avena vont se trouver en concurrence avec Cécile Chevalier et Marien Lovichi (Modem) sur leur droite, Marie-Christine Gunther et Daniel Mangione (Front de gauche) sur leur gauche ! Du coup, que restera-t-il à la vraie droite sinon de quoi essayer de faire comprendre aux électeurs que Franck Ayache est UMP et Frederika Desaubliaux bien FN…

Chenôve... et tous les autres


Le nouveau grand canton de Chenôve – qui comprend désormais Marsannay, une sacrée ville moyenne de plus de 5 000 habitants – fait des envieux, la succession de Jean Esmonin attisant les convoitises. Six couples en lice, excusez du peu : non seulement les successeurs désignés PS (Dominique Michel et Jannine Tisserandot) mais aussi le Front de gauche et le FN, mais encore un couple UMPiste et un couple "divers gauche" puisque Roland Ponsaa est quand même sortant et qu’il a eu envie, avec Nathalie Gay, qu’on ne l’oubliât point. Pas d’élus au premier tour !

Enfin les autres, tous les autres.

      Arnay-le-Duc est devenu un immense territoire où l’on trouve Pouilly-en-Auxois mais aussi Liernais : le trio FN-UMP-PS devient quatuor avec l’inattendue candidature d’Anne Bussière et de Michel Guenoux, sans étiquette si ce n’est celle des intérêts du canal de Bourgogne qui est un fleuron à ne pas sous-estimer. Le sortant qui a survécu dans le découpage reste Pierre Poillot : au boulot !
      Auxonne aura aussi son quatuor puisque le Modem a investi deux candidats qui voudront pousser le sortant Dominique Girard au second tour.
      Beaune, où le redécoupage a calé la ville dans un seul canton : Jean-Pierre Rebourgeon (sortant UMP) et Marie-Laure Rakik trouveront aussi deux quatrièmes larrons de tendance très verte voire “alternative”.
      Châtillon-sur-Seine : l’immense terroire du nord de la Côte-d’Or (de Châtillon à Baigneux en passant par Montigny-sur-Aube, Laignes et Aignay-le-Duc) adoubera sans doute son incontournable UMP Hubert Brigand.
      Chevigny-Saint-Sauveur : c’est aussi le canton de Quétigny, suivez mon regard et voyez que le sortant Michel Bachelard (PS) voudra croire qu’il ne lui échappera pas encore cette fois.
      Dijon 1 : La terre d’élection du député PS Laurent Grandguillaume reste quand même très à droite et François-Xavier Dugourd croit fermement à sa chance d’en rester l’élu (avec Danielle Darfeuille) voire plus qu’élu… Les Verts (Catherine Hervieu) lui opposeront néanmoins une belle résistance.
      Dijon 2 : L’affaire est pour le maire de Dijon, Alain Millot, et sa première adjointe Nathalie Koenders, même si le désormais incontournable Emmanuel Bichot entend bien, lui, arriver en seconde position devant le FN au premier tour.
      Dijon 3 : Hamid El Hassouni, conseiller municipal et fidèle de François Rebsamen depuis 2001, tente sa chance ici avec Sandrine Hily. Face à lui, le bouillant UMP Laurent Bourguignat et même deux héroïques communistes.
      Dijon 4 : Ludovic Rochette et Anne Erschens (UMP) se lancent dans un canton qu’ils connaissent sur le bout des trottoirs mais gare au duo socialiste descendu de la mairie, Océane Charret-Gordat et Jean-Yves Dian.
      Dijon 6 : En principe le couple venu de la mairie, Céline Maglica et le très populaire André Gervais, tireront leur épingle du jeu délicat qui les verra opposés au leader FN Edouard Cavin, à l’ambitieux Lionel Fourré pour la droite, et l’obstiné Eric Davillerd pour le parti mélanchoniste.
      Fontaine-les-Dijon : Dans ce canton très à droite, Patrick Chapuis, avec Patricia Gourmand – maires de Fontaine et d’Asnières – , vont trouver sur leur route le FN François Thieriot et surtout l’inattendu maire d’Ahuy (Modem), Dominique Grimpret, eh ! oui !
      Genlis : Choc frontal à prévoir entre les Forces de Progrès (Hélène Bouchet et Jacques Loury) et la droite unie de Vincent Daucourt et Christelle Meheu.
      Is-sur-Tille : Un duo de choc pour la droite avec Charles Barrière et Catherine Louis.
      Ladoix-Serrigny : Denis Thomas et Anne Parent (droite) devraient se balader dans ce nouveau grand canton très vineux où les voix se conquièrent dans les caves !
      Longvic : Jean-Philippe Morel (UDI) et Marie Quintallet unissent d’un coup Longvic et Gevrey et l’avocat longvicien y voit enfin la lumière d’un succès possible, même si les deux listes de gauche (unies au second tour ?) peuvent lui faire perdre quelque peu le sommeil.
      Montbard : Duel serré entre la maire de Montbard Laurence Porte (droite, associée à Marc Frot venu de Baigneux) et le maire PRG de  Venarey-les-Laumes Patrick Molinoz qui s’est associé à l’ancienne adjointe montbardoise, le docteur Marion Mongouachon.
      Nuits-Saint-Georges : Le sortant Pierre-Alexandre Privolt (Forces de progrès) s’est associé avec Marie-Christine Garnier pour conserver un territoire très agrandi que Hubert Poullot et Valérie Dureuil (droite) voudront à tout prix lui reprendre.
Saint-Apollinaire : Un nouvel et immense canton qui va jusqu'aux bords de la Saône et qui verra s'affronter des sortants à qui leur canton leur a été retiré.  Le DVD Nicolas Urbano (avec Isabelle Loos-Maillard) va s'affronter avec Laurent Thomas (et Christine Richard) qui ont été adoubés par la "majorité départementale", eux ! Et contre eux, un duo qui en veut et qui se réclame des Forces de progrès : Pierre-Alain Barot et Ludivine Demacon. Et le FN, ici, a choisi Sylvie Beaulieu, très connue des milieux politiques divers et variés, associée à Franck Gaillard. Bon vent !
      Talant : Là aussi, la droite se dédouble et Gilbert Menut, le maire de Talant, associé à Monique Bayard, va se trouver gêné aux entournures par le couple Amandine Gaucheret et Alain Lamy (divers droite) quand ce n’est pas les FN Nathalie Perreira et Philippe Loza. Mais attention, le canton va désormais jusqu’à Sombernon et le sortant Paul Robinat (Forces de progrès) associé à Christine Renaudin-Jacques, bien connue à Talant, entend bien ne pas passer inaperçu.


Michel HUVET





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