lundi 27 juillet 2015

ALAIN MILLOT, L'EXEMPLAIRE...

Alain Millot (Photo X)


Tous l’ont cru, et François Rebsamen le premier : le fait d’être maire de Dijon – le plus beau des mandats politiques – allait aider Alain Millot dans son combat contre la maladie pulmonaire qui l’assaillait. Et cela s’est vérifié. Le maire de Dijon a été, malgré la chimiothérapie et autres traitements, d’un courage exemplaire. On l’a vu partout, on l’a croisé partout, et à la mairie comme au Grand Dijon, on avait mis en place un plan B pour pallier toute éventualité.

D'abord conseiller général

Alain Millot, c’est d’abord un humaniste, un homme d’une sérénité à toute épreuve, un fidèle parmi les fidèles, bref un homme attaché à de vraies valeurs. Il n’aura jamais été un politique “politicien”, bien au contraire. Elu maire de Dijon par défaut – le maire, pour lui comme pour ses colistiers, c’était François Rebsamen –, il a dirigé les assemblées et travaillé les dossiers, prononcé des discours et tenu des conférences de presse sans jamais la moindre once d’énervement ou de lassitude.

Il était entré en politique active dès 1998 quand François Rebsamen lui proposa d’être candidat dans le canton qui était alors le “Dijon VII” (centre ville / Toison d’Or) et que détenait Bernard Depierre (UMP) qui allait remplacer Robert Poujade à l’Assemblée nationale. Alain Millot était alors, professionnellement, éducateur à la Police Judiciaire de la Jeunesse (PJJ). Dès son coup d’essai, il réussit : il était conseiller général.

Dès l’élection municipale de 2001, il allait être élu premier adjoint de François Rebsamen. Fidèle parmi les fidèles, il a su discrètement agir pour lutter contre la délinquance, son job, renforcer les moyens de la Police municipale, et être le bras exécutif du maire. Jamais un mot plus haut que l’autre, toujours un sourire bienveillant, une voix douce et tranquille : un exemple.

L'honneur de la chose publique

On sait ce qu’il advint en 2014 : François Rebsamen nommé ministre du Travail, démissionna du poste de maire (mais pas du conseil municipal) et demanda à Alain Millot d’assumer la fonction de premier magistrat. Il fut ainsi un maire légal à défaut d'être vraiment légitime. Il annonça très vite, dès l’automne 2014, qu’il avait un cancer mais jamais il n’envisagea de démissionner. Nathalie Koenders le remplaçait en cas de besoin, comme le faisait Georges Maglica au Grand Dijon.

Il n’aura été maire de Dijon qu’un an et demi. Mais ce court séjour lui vaut, pour l’éternité, la gratitude des Dijonnais qui, hors politique politicienne pour une fois, savent tous qu’Alain Millot n’était pas comme les autres : comme quoi ce sont des hommes comme lui qui font vraiment honneur à la chose publique. 


Michel HUVET



NUITS PEPLUM À ALESIA : INCONTOURNABLE !

Le Carrousel des Moutons au Théâtre des Roches (Photo MH)


Le ciel bleu est embrasé comme on ne le voit que dans l’Auxois et comme César a du le voir un certain soir où, vert de rage, Totor le narguait plus encore que d’habitude.

Ce ciel qui se crépusculise à petits feux éclaire le plateau où la haute statue du héros s’assombrit. Tout autour, la foule : des enfants émerveillés par une fanfare de virtuoses qui conduit le bal des spectacles, des parents qui ne savent plus où regarder et qui terminent un de ces petits plats de cochon grillé aux frites savoureuses, des grands-parents qui s’assoient dans l’herbe sèche et retrouvent les saveurs de leur jeunesse…

Le piano qui vole

La nuit, à Alesia, est peplum ou n’est pas. Des dizaines de bénévoles assurent, avec le sourire aux lèvres et la joie dans le coeur, la circulation et le parking, la distribution des tickets du bonheur à voir et à manger, l’accompagnement des deux mille spectateurs, pas moins, qui se pressent là-haut, au pied de Totor, et vont en voir, jusque tard dans la nuit enveloppante, de toutes les couleurs.

Lieu magique que ce Théâtre des Roches, et voilà que la foule présente retient son souffle et entre dans le rêve. Comme le petit prince de Saint-Ex, voilà que le dormeur sort d’une drôle de planète : un piano à queue que joue une fée en apesanteur et que les songes du dormeur acrobate vont faire lever, tournoyer, quasiment danser au long des acrobaties et autres facéties du rêveur éveillé qui danse, hip-hopise, tournoie, chute, danse, mime tandis que la fée joue inlassablement. La poésie des flamands D’Irque et Fien touche et émeut.

Alésia en feu 

La nuit peplum n’est pas achevée. La lune est accrochée à la cime des hauts arbres qui font la haie d’honneur à Totor impassible mais qu’on sent ravi de l’aubaine. À ses pieds, dans un coin vallonné, toute l’histoire de l’humaine fragilité se déroule aux sons des musiques les plus diverses (sarabandes baroques, rocks endiablés, refrains africains ou danses rituelles) : histoire du feu. Il y en a partout, du feu, au bout des bras des danseurs, sur le sol, dans les airs, des boules ou des étoiles, et c’est le feu qui danse, et si les danseurs de La Sarabande bisontine n’en ressortent pas grillés, c’est qu’il y a des dieux qui veillent sur Alésia.

Au bout de ces spectacles à suspense et d’une qualité supérieure, de ces spectacles de rue devenus fête champêtre, petits et grands ont les yeux qui piquent mais trouvent encore la force de danser devant de festifs musiciens – Urgo et les Straps – qui ont tout le répertoire imaginable au bout des doigts.

Incontournable, si on le veut

À tous ceux qui n’ont pas compris, parce qu’ils n’y viennent pas, que les Nuits Peplum sont une aventure culturelle hors du commun et sans pareil dans la qualité, la conception et l’intergénérationnel, que Vieilles charrues ou Châlon dans la rue pourraient être battus à plates coutures si les élus y croyaient, que ce “Voyage à Alésia” est une richesse culturelle et touristique pour toute la région, il faut dire, redire et crier que l’on tient là de quoi devenir – pour peu que les coqs politiques arrêtent de se crier dessus – un de ces événements estivaux susceptibles de faire de l’Auxois un rendez-vous estival français incontournable.


Michel HUVET