mercredi 7 décembre 2016

QUAND DIJON RIME AVEC MACRON


 
Caricature de Patrick Grillot
Il y a moment qu’à Dijon on s’interroge sur la tactique de François Rebsamen vis-à-vis de la situation pré-électorale en France. Et d’abord vis-à-vis du très énigmatique Emmanuel Macron, qui part au feu en solo avec ses dents blanches et son passé rotchildien sans que cela émeuve beaucoup ses anciens partenaires socialistes du Gouvernement, dont le maire de Dijon a fait partie.

 Une adjointe pro-Macron

Et puis il y a l’attitude très exposée de certains élus de la majorité rebsaménienne qui n’hésitent pas, à l’instar d’une adjointe Modem telle que Danièle Juban, à clamer haut et fort leur soutien plein et entier au bel Emmanuel. Étrange, se disent les observateurs, que le maire laisse ainsi une adjointe clamer partout son soutien à ce Macron qui ne veut même pas entendre parler de la primaire socialiste et joue comme ça les diviseurs d’une majorité déjà si mal en point.

Un autre observateur attentif, et diplômé, de la vie politique locale et nationale, Claude Patriat pour ne pas le nommer, et qui se dit « citoyen de Dijon », vient de nous offrir une nouvelle tragi-parodie « en trois actes augmentés d’un quatrième », qui s’intitule La Mort de Pompée (1) et dans laquelle, en vers racino-cornéliens, il semble démontrer que le nommé Macronius ne veut tuer le très hollandais Pompée que pour mieux servir ses desseins et ainsi sauver la majorité actuelle.

Venger Pompée 

Je lis ceci,  au troisième acte, dans la bouche de Macronius, qui prend tout son relief après la déclaration de non candidature du-dit Pompée :

« Que s’est-il donc passé ? Ils l’ont assassiné ?

« Les lâches l’ont tué pour enfin assouvir

« Leur désir du pouvoir objet de leur délire ?

« Assassins d’empereur, vous m’avez pris mon père !

« De tous les dieux vengeurs, subissez la colère !

« Que n’étais-je avec lui dans ce moment final

« Pour détourner sur moi le poignard si fatal !

« Mon âme est toute acquise à vouloir le venger. »

Tout est dit. Et bien dit, d’autant qu’intervient dans cette parodie un certain Fanfanus qui pourrait bien être le frère accidenté et encore sénateur de l’auteur Claude Patriat et dont on sait le soutien qu’il apporte à Macronius depuis qu’il a quitté le duché de Bourgogne.

Et pour cournonner le tout, voilà que François Rebsamen se dévoile enfin : il lance un appel vibrant à Emmanuel Macron pour qu’il rejoigne le camp des affidés de ce Pompée finissant qui aurait sacré lui-même ce Macronius étincelant.

À suivre de près, non ?


Michel HUVET

(1) La Mort de Pompée par Claude Patriat, imprimerie ICO, novembre 2016. On trouve facilement le petit livre à la librairie Au Chat curieux, 11 rue des Bons-Enfants à Dijon (près de la place du Théâtre)


vendredi 11 novembre 2016

CÔTE-D'OR : L'ENJEU DE LA IV° (CIRCONSCRIPTION)


 
HUBERT BRIGAND (Photo Le Parisien Libéré)
Tandis que s’affrontent trumpistes triomphants et décrypteurs déconfits, que les Côte-d’Oriens font la paix autour de la table de Lucullus, que la politique devient un jeu de téléréalité, c’est en coulisses, dans les profondeurs des petits clans que l’on anticipe l’année 2017.

À ce petit jeu, la IV° circonscription de la Côte-d’Or redevient, comme en 1993, un enjeu essentiel pour les Républicains, les UDI et les Radicaux de Gauche. À l’époque, le RPR faisait feu de tout bois pour tenter de reprendre à son compte la place délaissée par le centriste Gilbert Mathieu qui, malin comme un renard de l’Auxois, s’en vint chercher au Bien Public le nommé François Sauvadet qui fit ensuite la carrière que l’on sait.

Entre UDI et Radicaux

Cette fois, Sauvadet ayant démissionné, perdu la région et s’être laissé étrangler par les sarkozystes qui l’ont ferré en le nommant ministre, n’a plus rien à voir avec l’UDI, si ce n’est pour l’apparence. À gauche, une vieille habitude veut que cette terre soit offerte à un radical et Patrick Molinoz est à cet égard le mieux placé, même si le PS lui a offert une place de vice-président du conseil régional qui eut dû, selon eux, le calmer question ambitions législatives.

Et puis on annonça que l’UDI investisait le conseiller général issois Charles Barrière, ombre très méconnue de Sauvadet soudain projeté en pleine lumière mais terriblement inconnu de ce grand terroire de 17 anciens cantons et 344 anciennes communes. Du coup, Hubert Brigand, maire incontesté de Châtillon-sur-Seine et « patron » (via son fils) d’un territoire aussi vaste que le Pays châtillonnais, affirme qu’après tout son tour est enfin venu. Et le voilà candidat, finalement investi du bout des lèvres par LR.

Le coup des démissions

Du coup, que se passe-t-il ? Il faut déstabiliser le maire de Châtillon d’un manière ou d’une autre. Et pan, les trois élus châtillonnais de l’opposition annoncent comme ça, subitement, qu’ils démissionnent parce que, tout d’un coup, le conseil municipal châtillonnais les méprise et que, zut, on ne sait plus à quoi on sert quand on est opposant d’un maire omnipotent. Hubert Brigand, matois, renvoie les contestataires dans les cordes et doit se dire, au fond, que cette affaire le remet soudain en pleine lumière, merci aux démissionnaires.

Décidément, la IV° circonscription n’a jamais été comme les autres. À suivre car, à mon humble avis, le bocal n’a pas fini de s’agiter. Et qui vous dit que François Sauvadet, in fine, et au vu des résultats de la présidentielle, n’y retournera pas ?


Michel HUVET


dimanche 25 septembre 2016

MUSIQUES EN VOÛTES À VITTEAUX : LE "SCHOEK" D'UN NOCTURNE





J’aurais dû commencer par raconter les grands moments de cette journée de Musiques en Voûtes à Vitteaux, les passionnantes visites commentées de l’église Saint-Germain – son architecture, son jubé devenu tribune d’orgue, sa crypte aux peintures murales, son triptyque (1) – mais non, décidément, je ne parviens pas à me détacher de l’émotion ressentie avec le concert du Quatuor Manfred et de son invité, le baryton Pierre-Yves Pruvot.

 

Un rêve sauvage et morbide

Il y a des jours de grâce pour les musiciens, et ce samedi de septembre en était un pour les Manfred. Oser, comme ils l’ont fait, interpréter cet étonnant et lugubre Notturno opus 47 du méconnu suisse Othmar Schoek, relevait de la provocation : ce fut le contraire et le public divers et nombreux (où se côtoyaient spécialistes musicologiques et familles venues de tous les coins de Côte-d'Or) a retenu son souffle, si ce n’est ses larmes, au long des cinq mouvements de cette longue complainte post-romantique où le mort rôde constamment (poèmes de Lenau, prose de Keller) et qui constitue une oeuvre disparate où se marient subtilement l’esprit symphonique, la subtilité du lied romantique et la finesse intime du quatuor à cordes.

Il y eut même, comme dans le second mouvement, cette agonie terrible d’un "rêve sauvage" introduit d’abord par un extraordinaire presto du quatuor en sourdines annonçant un chant désespéré en une longue chute vers le néant que la voix de Pierre-Yves Pruvot, toujours plus grave et nuancée, aux résonnances inouïes, accompagnait les mots lourds des "invités mauvais" et les vestiges de vilaines créatures dans les larmes côtoyant le vin renversé sur la table.

Mahler et Schumann aussi

Cette oeuvre, très peu hétéroclite dans son inspiration si ce n’est dans sa multi-forme, s’achève par un solo du baryton qui va, regardant les étoiles, redonner à cette morbide descente aux enfers un peu de lumière : le quatuor, alors, par de très étonnants souffles d’archets suspendus, laisse petit à petit, uniquement par des frictions de sonorités aigües, entrevoir, de cette fin tragique, comme un lumignon d’espérance.

Cela méritait bien un bis, et quel ! On eut droit à une version transcrite pour voix et quatuor d’un Ruckert-lied de Mahler dont l’étirement mélodique est d’une beauté sidérale et qui nous rappelait qu’en début de programme, ce prodigieux Quatuor Manfred avait tutoyé l’impossible métaphysique de l’apparente jovialité du Quatuor n°1 de Schumann. On ne sait pas ce qui s’est passé entre les quatre grands musiciens des Manfred (2), mais là, c’est sûr, ils ont atteint des sommets qu’ils n’avaient fait, jusqu’ici, qu’éffleurer.


Michel HUVET

(1) Par Bernard Warnas et Roger Froidurot
(2) Marie Béreau et Luigi Vecchinni (violons), Emmanuel Harratyk (alto) et Christian Wolff (violoncelle)


vendredi 2 septembre 2016

LAÏCITÉ OUI, LAÏCISME NON


L'actualité oblige à réaffirmer quelques vérités concernant la laïcité. Entre l'extrémisme laïque (car il existe) et le communautarisme, il convient de relire la loi de 1905 et de la respecter. C'est pourquoi je voudrais citer à nouveau ici la réflexion de Mgr Minnerath, grand défenseur de la laïcité républicaine et tout aussi grand théologien, qui écrivait dès 2012 ces lignes à méditer.

Citoyens "manipulables" ?

"On entend encore de nos jours des ministres déclarer ouvertement vouloir introduire la laïcité comme « une religion pour la République » avec l’esprit républicain pour credo, les enseignants comme clergé. La religion redeviendrait ce qu’elle était avant le christianisme : une religion civile et un moyen pour le pouvoir de dominer entièrement les hommes. Il ne suffit pas de déclarer la liberté de conscience et la liberté individuelle d’avoir des opinions religieuses, si l’Etat tout-puissant ne reconnaît pas d’interlocuteurs qui prennent en charge la liberté de conscience et de religion. En ne reconnaissant pas d’interlocuteur chargé de cette dimension spirituelle, l’Etat a naturellement tendance à réinvestir le champ de la liberté intérieure pour formater des citoyens manipulables à l’envi."

(…) "Il est absurde aujourd’hui de considérer les chrétiens comme des menaces à la République, à la liberté et aux droits de l’homme. Ils sont ceux qui s’engagent le plus dans les associations en défense des plus défavorisés et qui paient de leur personne pour plus de justice. De même il n’y a aucune contradiction entre la foi chrétienne et la recherche scientifique. La connaissance par la foi ne s’oppose nullement à la connaissance scientifique. C’est sur le terreau du christianisme que la méthode scientifique est née, tout comme la distinction entre la sphère religieuse et la sphère politique."

Garante du lien social

"Ces courants n’ont pas compris que le lien social ne s’impose pas par l’idéologie, mais qu’il nait de la liberté. On admet généralement que les sociétés démocratiques vivent sur des principes qu’elles sont incapables de fournir et qui ont leurs racines dans des visions du monde et de l’homme irriguées par les religions. Le laïcisme antireligieux n’a rien appris des dérives totalitaires du XXe siècle. C’est déplorable. Nous affirmons que la doctrine sociale de l’Eglise offre un espace de liberté et de respect mutuel autrement consistant que les rêves d’enfermement des hommes dans des idéologies sans ouverture vers le haut. La laïcité ne doit pas devenir une religion séculière. La liberté de religion, comprise comme possibilité de chercher Dieu et la vérité, est garante du lien social."

Garante du lien social, vous avez bien lu.

Michel HUVET


dimanche 21 août 2016

ROBERT POUJADE ET ANDRÉ MALRAUX : CONTRE L'OUBLI


L’oubli est bien souvent la peine la plus difficile à admettre par ceux qui la subissent. Passons pour Malraux, dont il paraît que plus personne ne lit L’Espoir si ce n’est les Antimémoires, mais pensons à Robert Poujade, ce Normalien gaulliste qui fut maire de Dijon pendant trente ans, qui créa le ministère de l’Environnement et à qui, finalement, François Rebsamen doit beaucoup pour son avènement en 2001 à la mairie de Dijon.
L’oubli oui, car un de mes très proches, chercheur de métier et fouineur de passion, vient de trouver au marché aux livres du parc Georges Brassens, au 104 de la rue de Brancion dans le XV° arrondissement de Paris, un petit livre qu’on lui a laissé à 2 euros. Titre : Retrouver Malraux. Auteur : Robert Poujade. L’ouvrage date de 2011 et a été édité par un éditeur-artiste, Pierre-Guillaume de Roux. 
On y apprend que l’ancien député-maire de Dijon "retrace un vibrant portrait de Malraux à travers l’aventure de son oeuvre sur le thème du contemporain capital et de l’éternel précurseur". Robert Poujade raconte que leur première rencontre remonte à un soir d’automne 1948, au sortir d’un meeting dont il avait la vedette au Quartier Latin. "Je collais des affiches gaullistes avec quelques camarades, étudiants comme moi. Malraux s’est approché de nous et s’est amicalement affligé de notre inexpérience" (…) "Il me demanda mon nom, qui parut le frapper alors que mon homonyme de Saint-Céré n’avait pas encore accédé à la notoriété? Ce n’est que quelques décennies plus tard que je sus qu’il avait habité, lors de la Résistance, un château ainsi nommé".

Bref, Malraux, l’homme de l’anti-destin fut la parrain des jeunes gaullistes quand Robert Poujade en prit la présidence et je crois savoir que les deux hommes lancèrent une revue politico-littéraire sous des pseudonymes. Ils ne s’oublièrent jamais, Robert Poujade, devenu secrétaire général de l’UDR et maire de Dijon, profitant alors de cette amitié pour obtenir du ministre de la Culture de De Gaulle que la Donation Granville revienne au musée de Dijon !

En lisant le petit livre retrouvé dans le XV°, sans doute pourra-t-on peut-être aussi vaincre l’oubli et retouver non seulement Malraux mais aussi Robert Poujade…


Michel HUVET


mercredi 20 juillet 2016

FLAVIGNY : LA MÉMOIRE DES LIEUX

 Tandis qu’une civilisation est en train de couler dans les profondeurs de la barbarie, tandis que, comme au Moyen-Âge les féodalités répandent leurs querelles intestines, vivre à Flavigny les événements du dimanche16 juillet a apporté, à ceux qui ont eu la chance de s’y trouver, de quoi enfin s’émerveiller, contempler l’ingéniosité des Compagnons de toute sorte dans un entrelacs de styles et d’époques, écouter et savourer l’esprit des lieux, rencontrer aussi des artisans de paix.

Hommage à Jacques Reynaud


On fêtait donc, ce jour-là, les 60 ans de la fondation, par Jacques Reynaud, de la Société des Amis de la Cité de Flavigny, de même que l’ouverture au public, il y a 25 ans, de la désormais célèbre Maison au Donataire, justement réhabilitée et sauvée par la dite SACF. L’actuel président, Gérard Mégret, avait si superbement organisé la journée qu’elle ne manquera pas de s’inscrire illico dans la mémoire des lieux.

Le maire, les conseillers départementaux, les savantissimes archéologues ou historiens, la population, tout le monde était là, chapeau de paille sur la tête, pour inaugurer, sur la maison des Harris, ancienne demeure de Jacques Reynaud, une plaque commémorant la création de la SACF : hommage lui fut ensuite magnifiquement rendu par ceux qui l’ont connu en train d’inventer le plus beau village de France !

La notion de patrimoine


Et puis on se laissa aller, depuis la terrasse de Gérard et Martine Megret, à admirer ces collines de l’Auxois qui moutonnent à l’infini tout en évoquant le chant des moines qui, ici, hier comme aujourd’hui, font tressaillir les tourterelles et les pigeons. On entendit le médiéviste Guy Lobrichon conter les premiers âges de Flavigny, on écouta Frédéric Didier, architecte en chef des Monuments historiques (et de Versailles) décrire avec quelle passion s’était accomplie l’étude et la rénovation de la Maison au Donataire.


On n’eut pas droit, hélas, à ce que le professeur Christian Sapin, pourtant bien présent, nous conte, lui aussi, l’aventure historico-archéologique vécue, au moins depuis 50 ans, dans ces collines auxoises incroyablement mémorables.


Le soleil s’aventurait entre les ombres des hauts murs d’enceinte, les habitants ouvraient grandes leurs incomparables demeures en dégustant quelques anis, et les visiteurs s’emparaient, grâce à la SACF et à Gérard Mégret, de belles raisons de croire encore, en ce monde, au patrimoine et à l'humanité !




Michel HUVET



mardi 21 juin 2016

CÔTE-D'OR : BOUSCULADE POUR LES INVESTITURES

La morosité ambiante, les attentats, le chômage, la pénurie, la précarité désormais très partagée, tout cela n’empêche pas nos soi-disant grands élus de ne rien voir de tout cela, de ne rien faire sinon d’encaisser de bons subsides et de … songer à leur réélection.

On ne sait pas encore qui sera en lice pour les présidentielles, mais à droite, on se goberge déjà de la défaite de la gauche et l’on ne s’occupe ni d’Orlando, ni de Bruxelles, ni de la fronde sociale : on ne songe qu’à retrouver un siège de député. En Côte-d’Or, où les LR sont très divisés, le député Rémi Delatte assure son pouvoir départemental (et fillonnesque) en investissant d’urgence de bons amis pour mieux entraver les vélléitaires sarkozystes ou juppéistes.

Première circonscription : je vous prédis la réélection de Laurent Grandguillaume, certes PS mais un député, un vrai, qui a abattu un boulot immense pour ses concitoyens et n’a pas accompli le moindre faux-pas. Il sera réélu parce que l’on a éliminé ici François-Xavier Dugourd pour cause de suguenotisme aigu, qu’on a investi Anne Erschens qui n’est pas du coin et que Bernard Depierre, ex-député poujadien, veut y aller quand même : comme ici le FN n’est qu’un tout petit danger, voilà l’affaire réglée !

Seconde circonscription : Remi Delatte sera réélu. Tous les vélléitaires du coin – pourtant nombreux – ont été priés de se taire et de rester chez eux.

Troisième circonscription : belle bataille à prévoir, dans ce fief pas si de gauche que ça ­– souvenons-nous, en période de basses eaux gauchistes, de Lucien Brenot –, entre la sortante PS Kheira Bouziane et la tenace Pascale Caravel (LR) dont personne n’a oublié les 48% d’il n’y a pas si longtemps. Le drame c’est que cette femme courageuse et antipartisane voit sa désignation contestée dans son propre parti. Rien ne change.

Quatrième circonscription : silence radio dans cet immense territoire : on a beau savoir François Sauvadet affaibli par l’usure et par des défaites successives, tant dans d’autres élections que dans son propre parti (UDI), on hésite, chez LR, à lui dire dès maintenant qu’après tout, le temps des femmes est peut-être venu et que la bagarre de 1993 pourrait bien recommencer… avec elles.

Cinquième circonscription : Qui pourrait inquiéter Alain Suguenot ?

Il n’empêche que tout cela n’est qu’hypothèses du sérail et que rien ne dit que le grand balayage souhaité par tant de gens, Zèbres ou pas, ne se produira pas, au grand dam de tous ces monarques avides d’en reprendre pour cinq ans.

 Michel HUVET




mardi 7 juin 2016

LE LAOSTIC À SAINT-VORLES : MIRACLE VOCAL

Miracle dominical : en ces temps de malaise social, d’intempéries, d’inondations, de deuils et de soucis, rencontrer le Laostic relève effectivement de l’invraisemblable. La bernardine église Saint-Vorles de Châtillon-sur-Seine impose sa paix avant que François Tainturier ne lance sous les voûtes les premiers répons du X° siècle avec les voix quasi instrumentales de ses choristes aguerris.

D’abord stupéfait, l’auditeur s’abandonne petit à petit à cette paix qui le revêt soudain, dans le parfum d’une polyphonie ornée d’Hildegarde von Bingen, et avant que ne s’assombrisse la monodie médiévale grâce aux polyphonies à la quarte. On est enfin en paix, tout peut se dire et s’entendre, on est en l’an 1300, la musique nous est donc contemporaine et le Laostic révèle en quoi il est – depuis quarante ans – absolument unique dans le genre !

L’ensemble "amateur", qui a conquis les plus hauts sommets des festivals prébaroques – Conques, Bruges, Cordes-sur-Ciel, Silvacane, Sénanque, Fontenay –, est au-delà du professionnalisme : dans le partage. Le public chante et répond en choeur, jeunes et séniors à l’unisson, d’autant que le Laostic a précédé ce concert d’une intrusion pédagogique dans les écoles châtillonnaises et que François Tainturier n’a pas son pareil pour conquérir par ses mots et son ton les publics les moins avertis.

Et cela fait donc quarante ans ou presque que ce miracle se produit, que la paix gagne les coeurs des participants (on ne peut plus dire les auditeurs), et que ce répertoire dit "ancien", qui culmine in fine avec l’Ave Maria de Byrd (XVII° déjà !) après avoir traversé les polychoralités et autres hoquets de l’École de Notre-Dame, impose son évidente transcendance sonore.

Michel HUVET

lundi 11 avril 2016

GRANGE DU PRIEURÉ DE VITTEAUX : INOUÏ !

(Photo Grange du Prieuré)

La Grange du Prieuré, à Vitteaux, a une âme. On n’en doute plus après l’événement exceptionnel, unique en France, qui s’est produit dimanche soir avec le concert inouï donné devant un public médusé par un duo piano/voix comme on n’en entendra plus avant … l’année prochaine !

Il y avait Anne Le Bozec, pianiste au “toucher” inégalé, lauréate internationale et donnant des master-class dans le monde entier. Il y avait aussi Janina Baechle, mezzo allemande qui chante Fricka et Erda à l’Opéra de Vienne, et dont les disques Brahms (avec Markus Hadulla) ont révélé au monde l’humanisme inégalé.

Toutes les deux, qui courent les plus grands festivals du monde, sont venues … à Vitteaux, oui à Vitteaux, et elles ont même dit qu’elles voulaient y revenir ! Tout cela grâce à la complicité amicale de Jean-Louis et Martine Chastaing qui ont rencontré les deux artistes au festival de Menton et ont su les convaincre de venir à Vitteaux entre deux prestations à Paris ou à Berlin!

Et puis, on a dit que le public – la Grange était archi-comble – est resté médusé. Par le jeu des artistes mais surtout par leur incarnation du répertoire choisi : la poésie pure élevée par le talent à la hauteur d’une métaphysique. Les mots manquent pour dire comment la poésie de Schumann et Kerner (la Suite des 12 Lieder) s’est dégagée de l’interprétation des deux jeunes femmes : la nuit d’orage donna le ton et s’ensuivit alors une fiancée du ciel (Stirb Lieb und Freud) où le toucher bouleversant d’Anne rejoignit les nuances vocales sidérantes de Janina.

Les deux ne s’arrêtèrent plus, enchaînant les arches de couleur et les élans nostalgiques, les subtilités du silence ainsi revisité, avant d’entraîner le public – qui retenait son souffle – dans le “concerto” que constitue le Poème de l’Amour et de la Mer d’Ernest Chausson, ce musicien mort trop jeune pour qu’on sache quel magnifique compositeur il est et dont ce Poème révèle qu’il demeure un wagnérien … impressionniste.

Sous les doigts d’Anne Le Bozec le vent “roulait effectivement des feuilles mortes” et l’on entendait en abondance des ruissellements de harpe et des pépiements de flûtes tandis que Janina Baechle faisait respirer à grands coups de sons flûtés une “odeur exquise de lilas”. Et quand on crut, au bout de ce poème qui pique l’âme jusqu’en son fond, que c’était fini, eh ! bien non : les deux magnifiques artistes offrirent deux “trouées de ciel” à leur façon : un Lied de Mahler qui étire le temps musical jusqu’à la frontière de l’éternité, et ce chant étonnant d’un Ernest Paladine dont notre époque a oublié jusqu’au nom.

Dans la salle, après cet inoubliable récital – suivi de près par Alain Meunier, le grand violoncelliste n’ayant d’yeux que pour Anne, son épouse – on eut du mal à reprendre la prose quotidienne en applaudissant aussi Martine et Jean-Louis Chastaing qui fêtaient ce soir-là, dans leur grange de Vitteaux, leur anniversaire de mariage.


Michel HUVET



vendredi 25 mars 2016

ANDRÉ HÉRAUD IN MEMORIAM

André Héraud (debout) dans le rôle d'Arnolphe
Il est parti au matin du Vendredi-Saint, discrètement, pudiquement, ayant caché à tous l’accident survenu en décembre précédent et qui l’avait vu fauché et roulé par une voiture quelque part dans le quartier des Bourroches à Dijon.

André Héraud c’était le théâtre, l’histoire du théâtre, c’était la Comédie de Bourgogne qu’il fonda dès qu’il fut en charge de la classe d’art dramatique pour laquelle André Ameller l’avait débauché de la Comédie-Française et du Grenier de Toulouse. André Héraud, c’était l’enseignement d’une diction parfaite, l’art de dire et de faire exister ceux qui disent, c’était l’exigence de la justesse.

Marlène Jobert ou Claude Jade...


Avec sa Comédie de Bourgogne, dont il était le seul comédien professionnel, bien qu’entouré de personnels techniques professionnels, il a fait vivre pendant trente ans une troupe composée d’anciens diplômés du conservatoire et de jeunes élèves de son cours, repérés dès leur concours d’admission à l’instar de Marlène Jobert ou de Claude Jade, de Jacques Franz ou de Bernard Lanneau, de Jean-Claude Frissung, Marguerite Colon, Elisabeth Moreau, Annie Didion et tant d’autres qui se sont ensuite illustrés sur les planches parisiennes. Quand vous entendez, en français, Robert de Niro ou Kevin Costner, c’est un peu à André Héraud que vous le devez !

La troupe nommée Comédie de Bourgogne, sous sa direction implacable, a été la seule compagnie théâtrale, entre 1958 et 1988, à sillonner chaque printemps toutes les villes de Côte-d’Or – et même Bèze, Saint-Seine-l’Abbaye, Baigneux-les-Juifs ou Santenay – avec des spectacles originaux signés Molière ou Shakespeare, Ionesco ou Roblès, Jules Romains, Tchekov ou Ramuz. Une exposition des costumes réalisés par la regrettée Georgette Héraud avait d’ailleurs permis, en 2005 au conservatoire, de faire revivre un peu de cette étonnante histoire culturelle.

Et même le Père Noël !


Lui qui obtint les plus hautes récompenses au conservatoire supérieur de Paris en compagnie de Jean-Paul Belmondo ou Annie Girardot ne montra, dans ses prestations, qu’un tout petit peu de son grand talent : qui n’a été sidéré de le voir en Arnolphe de L’École des Femmes ou en diable de L’Histoire du Soldat ? Ce maître avait la modestie des "grands": il n’a jamais hésité à faire vivre le théâtre de Dijon lors des Fêtes de la Vigne, à incarner le Père Noël descendant chaque année des toits du Palais des Ducs ou à assurer des petits rôles dans les productions locales de la télévision régionale voire à prêter sa voix, comme récitant, dans les concerts “avec texte”.

"Oh, c’est loin tout ça" m’a-t-il murmuré huit jours avant sa mort alors que j’évoquais devant lui ces années de Comédie de Bourgogne. Et puis, tout de même, il m’a demandé de me m’occuper des archives de la CDB s’il venait à mourir, ce qu’il envisageait avec une sérénité bouleversante.


Michel HUVET

mercredi 24 février 2016

FÊTES DE LA VIGNE À DIJON : COUCOU LES REVOILOU !

On les croyait défuntes, les revoilà ! Les Fêtes de la Vigne, qui furent à une époque aussi célèbres dans le folklore mondial que les Jeux Olympiques dans le sport mondial, sortent d’une torpeur de quinze longue années.

Retour en grâce 

En haut lieu dijonnais, sitôt arrivé au pouvoir, on s’est efforcé de rogner les subventions, d’assécher les trop-à-droite du Cellier de Clairvaux, de renvoyer le folklore au … folklore et de dégoûter une équipe de bénévoles qui avait trente ans de très bons et loyaux services.

Les revoilà donc, et d’abord par le biais de la communication. Une agence spécialisée a conçu un site internet – ça fait plus sérieux – et une affiche colorée et juvénile vient d’être exhibée. Voilà tout soudain le retour en grâce de ces fêtes qui, il n’y a pas si longtemps encore, étaient la seule manifestation capable, dans le Dijonnais, de faire sortir dans les rues une foule énorme : le défilé du dimanche était d’autant plus guetté que le festival offrait une occasion unique aux Dijonnais de “voir” ce qu’était la jeunesse de ces pays d’au-delà du rideau de fer.

Le prétexte du vin 

Si la Ville, tout soudain, se met à vouloir de nouveau appuyer sur le bouton “Fêtes de la Vigne”, c’est que, bien sûr, on découvre qu’on en a besoin, que cela ne déparerait pas dans le décor nouveau qui s’installe dans la capitale des Ducs avec la piétonnisation du centre-ville, le classement Unesco, la future dité de la gastronomie “et du vin”, voire la résurrection d’une Saint-Vincent purement dijonnaise.

Le Mur de Berlin est certes tombé. Mais l’heure est peut-être venue de faire venir facilement à Dijon quelques folklores plus orientaux, non ?

Michel HUVET

lundi 1 février 2016

GRANGE DU PRIEURÉ DE VITTEAUX : BACH PAR ROSBACH


Malgré la douleur du monde, le temps d’éternité vécu fin janvier dans l’inégalable Grange du Prieuré de Vitteaux a valu à la foule des mélomanes venus de partout un bonheur ineffable.

Thierry Rosbach faisait une fois encore honneur à l’Auxois en acceptant l’invitation de Jean-Louis et Martine Chastaing. Cette fois, le défi pianistique était énorme : donner l’intégrale des Variations Goldberg de Bach. Pour le coup, on avait chamboulé l’installation de Bösendorfer et celle du public qui l’entourait.

On sait que ces variations sont réputées "injouables", que Bach en a écrit la plupart pour deux claviers et que la somme qu’elles représentent sont au pianiste ce que l’Anapurna est aux alpinistes. Mais voilà : avec Thierry Rosbach, tout change. On n’est plus dans la virtuosité, on n’est plus dans l’admiration d’une vélocité digitale époustouflante, on est ailleurs, on est dans un souffle musical, dans une atmosphère délicieusement métaphysique, les variations sur cette aria cristalline s’enchaînant comme les planètes sur leurs orbites.

Tout-à-coup, Thierry Rosbach s’arrête, le temps d’avaler un verre d’eau, et voilà qu’avant la seizième variation et l’apparition du mineur, il lance un feu d’artifice depuis son clavier : il envoie vers le ciel un extrait lumineux d’une sonate de … Pierre Boulez et ce vent frais circulant dans la grange est aussi une main tendue par Bach sur les deux siècles qu’il entrevoyait (1748 / 1948) en écrivant ces Variations : Thierry Rosbach, alors, reprit les hallucinantes et nostalgiques variations qui terminent l’oeuvre dans une sorte d’état de grâce.

Bouleversant.

Michel HUVET

dimanche 17 janvier 2016

AUDITORIUM DE DIJON : LE LIVRE DE JEAN-LOUIS ROY CENSURÉ


Jean-Louis Roy est, à Dijon, incontournable. Comme médecin, ce spécialiste a su développer une hypnothérapie digestive qui fut révolutionnaire. Comme mélomane, il a inventé Eurydice délivrée et présidé la regrettée ADAMA (Amis de l’Auditorium et de la Musique). Comme fils de Jules Roy, il s’est battu en vain pour qu’à Dijon on crée un jour Lieutenant Karl, un opéra dont son père était l’auteur du livret et Aubert Lemeland le compositeur.

Déceptions et espérances

C’est donc avec un peu de rage au ventre qu’il a publié divers écrits, notamment Le Maire, la Muse et l’Architecte (1), où c’est déjà la politique de la Ville et de l’Auditorium qui agitait ses nerfs. Voilà qu’il récidive aujourd’hui avec L’Auditorium de Dijon (2), sous-titré Bientôt vingt ans. Il n’aura pas su attendre 2018 et ces vingt ans pour vider autant d’admiration que de bile à propos de tout ce qui s’est passé depuis 1998 par, autour, avec et contre cette salle de concerts dijonnaise qui a bousculé la vie culturelle locale.

Avec une honnêteté intellectuelle sans défaut, Jean-Louis Roy n’épargne rien des difficultés, déceptions, espérances ou jubilations que la fréquentation de l’Auditorium lui aura infligé au long des dix-sept ans d’existence de lieu dont Mistslav Rostropovitch me souffla un jour qu’il était « un cadeau de Dieu ». Il m’avait dit ça en coulisses un soir à l’entracte de Lady Machebth de Smolensk, opéra de Chostakovitch qu’il dirigeait avec l’orchestre de Zurich.

Le livre du docteur Roy est à la fois un brulôt et une anthologie. On est fixé dès le début sur la joie du mélomane Roy devant l’Auditorium : « Avant l’Auditorium, il n’y avait rien ». Et pan ! L’incipit n’y va pas par quatre chemins. Rien. Cloués au pilori les sociétés de concerts et autres Camerata de Bourgogne, le Conservatoire et le théâtre de Dijon qui offrit opéra et opérettes de 1827 à 2001 avec fierté, obstination et parfois du génie. Donc rien. C’était dire la soif qui étanglait les mélomanes dijonnais qu’il représentait à la tête d’Eurydice délivrée, association de mélomanes qui suivit le projet des premiers plans à ses premières saisons.

Une "fatwa contre mon livre" ! 

Oui mais voilà, Euridice ne cachait rien, et révéla parfois « ce qu’on désirait cacher ». Elle fut marginalisée et dut finalement se saborder. Ce qui n’empêcha pas le docteur Roy de maintenir sa pression pour que se tissent enfin, entre l’Auditorium et le public, des liens durables et que celui-ci écoutât celui-là. Peine perdue apparemment : « Les directeurs successifs ont peu à peu évincé ce qui n’était pas eux ». Conclusion : L’Auditorium, devenu Opéra de Dijon, « n’est pas encore une maison d’opéra : sans troupe, sans vedette, sans orchestre, sans danseurs, sans salle de répétition ».

Le livre de Jean-Louis Roy raconte tout des dix-sept années de la vie de l’Auditorium. Citations à l’appui. Réflexions et interviews à la clef. Un petit bijou que Sylvie Bouissou ne manqua pas de placer dans les livres et disques qu’elle offre aux entractes. Las, la direction de l’Opéra décida d’interdire ce livre sur les étals de l’Auditorium. Une « fatwa contre mon livre » s’insurge Jean-Louis Roy.

Raison de plus pour le lire, non ?


Michel HUVET

(1) Editions l’Harmattan, 2004
(2) Editions l’Harmattan, 2015



mercredi 6 janvier 2016

DE LA MÉDIACRATIE À LA FIN D'UN MONDE

Nous y voilà donc, en 2016, et dans quel état !  Nous sommes ballottés entre la bagatelle et l’essentiel, entre d’un côté le divertissement politico-médiatique et de l’autre le changement de civilisation et la destruction des valeurs de l’humanité.

Bagatelle : la politique politicienne

(Photo Yonne Républicaine)

En Bourgogne-Franche-Comté, comme je l’avais d’ailleurs annoncé bien avant le second tour, Marie-Guite Dufay a été élue lundi dernier présidente de la nouvelle grande région. Aussitôt, les petites affaires policiennes ont repris de plus belle : le maire de Châtillon-sur-Seine a annoncé, au lendemain même de la défaite de Sauvadet, qu’il serait candidat LR à la législative partielle, sans savoir si ce dernier tiendrait sa parole de quitter son siège de député (d’ailleurs rien n’est encore officiel). De leur côté, les députés Remy Delatte et Alain Suguenot se sont lancés dans la dispute de la présidence côte-d’orienne de LR – l’un d’eux avec le soutien de François-Xavier Dugourd qui n’a pas pu devenir président du conseil départemental –, bref tout va bien dans le triste monde de l’apparence bien rémunérée.

Essentiel : la fin  d’un monde


 Pendant ce temps-là, le monde a basculé. Totalement. Irrémédiablement. Une autre civilisation – primitive, sauvage, sans foi ni loi – apparaît derrière celle que tant de beaux esprits soi-disant libérés voient déjà paradisiaque parce que libérée de tout opium du peuple. Que ces beaux talents étroitement rationnalistes et piètrement ligotés dans leur égoïsme irréfléchi aillent au bout de leurs idées : au nom du refus de toute métaphysique, qu’ils fassent abattre toutes les cathédrales et leurs vitraux, qu’ils anéantissent en les brûlant tous les chefs d’oeuvre de la peinture, qu’ils enfument tous les Mozart et autres musicaillons au goût de requiem, qu’ils courent se réfugier dans les bras des “coachs” psys ou chamans, qu’ils incendient toutes les bibliothèques du monde et qu’ils renoncent aussi à la notion même de personne humaine.

Le symbole de tout ce gâchis, c’est ce petit mot trouvé le 30 décembre devant la jolie et traditionnelle crèche installée dans une belle église dédiée à saint Martin et sise au bord de la Manche, au nord du pays d’Auge : “Nous sommes désolés et attristés. L’Enfant-Jésus a été volé hier 29 décembre. Merci de le rapporter”.

 Michel HUVET